Que réserve l’année 2019 en matière d’expertise comptable ?

Que réserve l’année 2019 en matière d’expertise comptable ?

2019 est déjà à moitié écoulée ! C’est le moment de passer en revue les 6 premiers mois et de préparer la suite. Mais avant de se plonger dans les tendances qui vont façonner les prochains mois des experts-comptables en France et à l’international, un petit état des lieux s’impose.

L’année 2018 a vu un changement d’attitude vis-à-vis de la digitalisation et de l’automatisation. Un nombre croissant d’experts-comptables adoptent ces technologies. Ils souhaitent gagner du temps sur leur tenue au quotidien, et proposer des services à valeur ajoutée.

Les chiffres le montrent bien. Selon le site Accounting Today, en 2026, le marché mondial des logiciels de production comptable représentera environ 1,8 milliards de dollars. Par ailleurs, le nombre d’abonnés à ces logiciels ne cesse d’augmenter. L’année dernière, le nombre d’utilisateurs Xero et QuickBooks Online a progressé de 24 % et 42 % respectivement. MYOB, en Australie, franchira le million d’utilisateurs d’ici 2020. De son côté, Sage est en train de doubler sa base d’utilisateurs Sage Business Cloud.

Que réserve donc la suite de l’année 2019 en matière d’expertise-comptable ? Voici 5 tendances incontournables.

1 – Les données bancaires sur le devant de la scène

En janvier 2018, l’Union européenne a lancé la directive DSP2 (Open Banking). Relative au partage sécurisé des données bancaires des clients avec des acteurs tiers autorisés, la mesure s’est étendue à l’échelle mondiale. Les logiciels de production comptable QuickBooks Online, Xero, MYOB et Sage ont depuis tous introduit de nouvelles fonctionnalités bancaires.

Un exemple : lors de l’événement Xerocon Brisbane, Xero a annoncé le lancement d’une API bancaire en architecture ouverte. Le but : offrir aux banques et Fintechs un accès sécurisé aux informations dans Xero. De son côté, QuickBooks Online a annoncé le lancement de 2 nouvelles fonctionnalités : l’ « Import automatique de relevés bancaires » dans le logiciel, et « Smart Money », qui accompagne les utilisateurs dans leur recherche de financement. Pour l’instant, ces fonctionnalités ne sont disponibles qu’aux États-Unis, avec un déploiement prévu ailleurs d’ici 2 ans.

Ces développements interviennent dans un contexte de montée en puissance des banques 100 % digitales. En France, les néobanques comme Nickel ou Orange Bank ont réalisé une vraie percée, avec plus de 4,4 millions de clients à fin 2017, soit 6,5 % de la population française.

Au Royaume Uni, Tide et Starling Bank connaissent une croissance rapide. Monzo, banque digitale autrefois dédiée aux seuls clients particuliers, a récemment annoncé une offre pour les PME, avant de lever 20 millions de livres en 2 jours via une campagne de crowdfunding.

En Australie, les autorités financières ont également ouvert la voie aux banques numériques en mai 2018. La Volt Bank est devenue la première à obtenir une licence d’agence de dépôt agréée.

2 – Pleins feux sur le conseil en trésorerie

Les petites entreprises sont le moteur de l’économie mondiale. En France, les 3,1 millions de TPE-PME représentent 99 % des entreprises du territoire, employant 1 salarié sur 2. Aux États-Unis, plus de la moitié des Américains possèdent ou travaillent pour une petite entreprise.

La trésorerie conditionne la survie (ou non) d’une entreprise. Sans prévisions de cashflow fiables, une société ne peut pas planifier son activité sur le long terme, réaliser des investissements essentiels ou recruter le personnel dont elle a besoin pour soutenir sa croissance. Saviez-vous qu’en France, 25 % des défaillances d’entreprises sont dues à des retards de paiement ? Cela représente une perte annuelle de 556 milliards d’euros. Au Royaume Uni, 50 000 entreprises font défaillance chaque année en raison des retards de paiement, qui s’élèvent aujourd’hui à 141 milliards de livres sterling.

Heureusement, des solutions innovantes de gestion de trésorerie sont en train de voir le jour. Nesta, la fondation britannique pour l’innovation, a dévoilé en juin 2018 les lauréats de sa compétition “Open Up Challenge” dédiée aux services bancaires du futur pour les petites entreprises. Parmi les gagnants : le comparateur de courtiers en ligne Funding Options, la plateforme de prêt en ligne iWoca, et Fluidly, une Fintech londonienne dédiée à la prévision et à l’amélioration des flux de trésorerie des petites entreprises. Fondée en 2016, cette dernière a levé 2 millions de livres en 2017, puis 5 millions supplémentaires en novembre 2018.

Côté français, les Fintechs ne sont pas en reste. On peut citer Agicap pour la prévision de trésorerie des TPE ou encore Redfox Finance qui propose le financement des bons de commande.

3 – Le retour de la conformité

Cette année a été marquée par le grand retour de la conformité. Elle a été propulsée sur le devant de la scène par les changements technologiques eux-mêmes. Dans ce contexte, les PME cherchent à se faire accompagner pour garder le contrôle sur leurs activités.

Un peu partout dans le monde, le paysage fiscal est en train de changer. En France, le prélèvement à la source est entré en vigueur le 1er janvier 2019. Cette réforme rend le paiement de l’impôt contemporain de la perception des revenus. Par ailleurs, les règles pour les plateformes de transactions en ligne ont évolué. Elles doivent désormais automatiquement transmettre à l’administration fiscale les revenus perçus par leurs utilisateurs.

Au Royaume Uni, l’entrée en vigueur de la mesure Making Tax Digital est prévue pour avril 2019. L’objectif : trimestrialiser et digitaliser la déclaration de TVA.

Aux États-Unis, les autorités fiscales (Inland Revenue Services, IRS) sont en train d’implémenter le Tax Cuts and Jobs Act (TCJLA), une réforme d’envergure qui touche aussi bien la fiscalité des ménages que des entreprises.

Ces changements législatifs marquent le début d’une nouvelle ère pour la comptabilité cloud. Au Royaume Uni, Xero a acquis Instafile, un outil qui met en relation les experts-comptables avec les organismes de conformité comme HMRC (l’administration fiscale britannique). Aux États-Unis, QuickBooks a introduit QuickBooks Automated Sales Tax, un nouvel outil à destination des entreprises facilitant le calcul en temps réel de l’impôt à payer à partir des revenus générés.

4 – De nouvelles attentes dans le monde de l’expertise-comptable

Selon une nouvelle étude de Sage, 83 % des clients attendent désormais plus de leur expert-comptable que de la simple tenue. Les collaborateurs en cabinet aussi veulent autre chose, des missions plus gratifiantes que la saisie et le traitement de données. De plus en plus d’experts-comptables cherchent ainsi à nouer des relations avec leurs clients plutôt qu’avec les chiffres !

Comment attirer et retenir les meilleurs talents en cabinet? Réponse : en misant sur le digital. De nombreuses firmes en France et ailleurs utilisent la technologie pour séduire les jeunes diplômés d’universités prestigieuses, une génération élevée au smartphone et aguerrie à la résolution de problèmes. Ces jeunes talents attendent liberté et flexibilité de la part de leur futur employeur.

Selon un récent rapport sur le futur du travail publié par le cabinet de conseil McKinsey, les critères de recrutement évoluent. La demande des employeurs pour des candidats dotés « de qualités sociales et émotionnelles telles que le leadership et le management » va augmenter de 24 % dans les prochaines années. Un autre rapport de Salesforce indique que 54 % des dirigeants de PME rencontrent des difficultés à dénicher de nouveaux talents. En tant que cabinet et employeur, il est donc important que vous vous adaptiez à ces changements de paradigmes en matière de compétences.

5 – Révéler votre valeur à l’ère de l’automatisation

L’année 2018 a été marquée par 2 avancées majeures en matière d’automatisation : le machine learning et l’intelligence artificielle. En novembre 2018, la société de capital-risque Defy a investi 9 millions de livres dans Visor. Cette startup américaine offre aux contribuables une solution intuitive de gestion des impôts, sans passer par un conseiller fiscal. Une solution qui tombe à pic, alors que de nombreux changements fiscaux se profilent aux États-Unis !

De même, Botkeeper, une plateforme de tenue automatisée, a récemment levé 18 millions de dollars auprès des fonds de capital-risque Gradient Ventures (le fonds de Google dédié à l’intelligence artificielle), et Greycroft. Sa mission : mettre à la disposition des entreprises un robot comptable 24h/24 et 7j/7, assisté par des experts-comptables humains en cas de besoin.

Dans ce contexte, il est important pour tout cabinet de bien connaître sa valeur ajoutée. Mais il faut également savoir la vendre auprès des clients. Votre objectif doit être de vous positionner non plus comme un spécialiste du chiffre mais comme un partenaire de confiance au service de la croissance des entreprises. En tant qu’expert-comptable, vous êtes en première ligne de ces changements – des flux de trésorerie à la conformité – et idéalement placé pour en tirer les bénéfices.

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