Vous avez lancé votre activité ? Maintenant, il faut passer à la partie (un peu moins fun) : la comptabilité. Et parmi les documents clés à connaître, il y a le compte de résultat. Derrière ce nom sérieux se cache un outil redoutablement utile pour savoir si votre entreprise gagne de l’argent… ou non. Alors, comment faire un compte de résultat ? Dans ce guide, on vous explique tout pas à pas !
Le compte de résultat est un document comptable essentiel pour retracer l’ensemble des produits (revenus) et des charges (dépenses) d’une entreprise sur une période donnée, généralement une année.
Le compte de résultat se structure ainsi autour de 3 grands types d’opérations :
Le compte de résultat raconte l’histoire de l’entreprise pendant une période donnée, souvent un an. Il liste tout ce qu’elle a gagné (produits) et dépensé (charges), pour savoir si elle a généré un bénéfice ou une perte. C’est un peu comme un film retraçant l’activité économique de l’année.
Le bilan comptable, quant à lui, fonctionne comme une photo prise à la fin de l’exercice. Il montre ce que possède l’entreprise à cette date (son actif) et ce qu’elle doit (son passif). Il ne s’intéresse pas à l’histoire de l’année, mais à l’état de santé de l’entreprise à un instant T.
Bon à savoir : quels sont les 3 documents comptables obligatoires ? Toute entreprise doit produire trois documents comptables clés à la clôture de son exercice :
Le compte de résultat peut être vu comme le résumé de l’année écoulée pour votre entreprise. Il met noir sur blanc tout ce que vous avez gagné (vos produits) et tout ce que vous avez dépensé (vos charges) sur une période donnée. Vous savez ainsi tout de suite si vous avez dégagé un bénéfice ou subi une perte.
Mais ce document ne sert pas qu’à ça en comptabilité ! En réalité, il permet aussi de calculer plusieurs indicateurs utiles, ce qu’on appelle les soldes intermédiaires de gestion (SIG). Ces petits outils d’analyse vous donnent une idée plus fine de la rentabilité de votre activité, de votre capacité à autofinancer vos projets ou encore de la performance de votre exploitation.
En effet, à partir du compte de résultat, vous pouvez calculer :
Le compte de résultat prend souvent la forme d’un tableau organisé en 2 grandes parties :
À noter que dans les versions en ligne ou sur certains logiciels, l’ordre peut changer : les produits sont parfois affichés en haut, suivis plus bas par les charges. Peu importe la mise en page, la logique reste la même : à la fin, on fait la différence entre les deux pour obtenir le résultat net.
Exemples à intégrer |
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Charges |
- Frais généraux (loyer, électricité, etc.) |
Produits |
- Chiffre d’affaires (réel ou prévisionnel) |
Comment lire entre les lignes du compte de résultat pour évaluer l’activité et la performance ? Comme nous l’avons vu, ce document comptable ne sert pas seulement à savoir si vous êtes dans le vert ou dans le rouge : il permet aussi de creuser plus loin et d’analyser en détail la performance de votre entreprise.
Les SIG (soldes intermédiaires de gestion), ce sont un peu les étapes clés qui mènent jusqu’au résultat final. Ils permettent de comprendre comment se construit le résultat net, poste après poste. On y retrouve des indicateurs comme la marge commerciale, la valeur ajoutée ou encore l’excédent brut d’exploitation (EBE).
L’intérêt ? Vous voyez comment se crée la richesse dans votre entreprise, comment elle est utilisée et surtout si votre modèle est vraiment rentable.
Ces 9 soldes sont obtenus en combinant certaines charges et produits. Même si cela semble technique, le principe reste simple : on décompose les flux financiers pour mieux les analyser. C’est ce qui permet ensuite d’identifier vos points forts ou les leviers à ajuster.
Autre indicateur clé : la CAF (capacité d’autofinancement). Elle représente les ressources financières que vous générez par votre activité, sans faire appel à un emprunt ou à de nouveaux apports. Concrètement, c’est ce que vous pouvez réinvestir pour vous développer, rembourser des dettes ou faire face à des imprévus.
Il existe deux façons de la calculer :
Une CAF positive et régulière, c’est un vrai signal de solidité pour vos partenaires financiers. À l’inverse, une CAF négative peut indiquer que l’activité ne suffit pas à faire tourner la machine ! Et si vous retirez les dividendes versés de la CAF, vous obtenez ce qu’on appelle l’autofinancement. Plus il est élevé, plus vous gagnez en autonomie. Mais attention : si vous gardez tout et ne distribuez rien, vos associés pourraient s’impatienter.
Enfin, le seuil de rentabilité correspond au chiffre d’affaires que vous devez atteindre pour ne pas travailler à perte. En dessous, vous perdez de l’argent. Au-dessus, vous commencez à générer des bénéfices.
C’est un outil précieux pour évaluer la viabilité de votre activité, ajuster vos prix ou mieux piloter votre volume de vente. Pour le calculer, il faut bien distinguer :
Une fois ces éléments en main, on applique la formule suivante : Seuil de rentabilité = Charges fixes / Taux de marge sur coûts variables.
Avant toute chose, précisez la période concernée (souvent du 1er janvier au 31 décembre). Cela vous permettra de rassembler les données pertinentes.
Listez tous les revenus générés par l’entreprise pendant la période :
Rassemblez toutes les dépenses liées à l’activité :
Organisez les données en blocs :
Additionnez tous les produits d’un côté, puis toutes les charges de l’autre.
Le résultat net se calcule ainsi : Résultat net = Total des produits – Total des charges. S’il est positif, l’entreprise est bénéficiaire. S’il est négatif, elle est déficitaire.
Présentez vos données de manière lisible, idéalement sous forme de tableau à deux colonnes (produits/charges). Vérifiez la cohérence avec les autres documents comptables (bilan, annexe).
Petite astuce : pour ne rien oublier, pensez à vous appuyer sur le plan comptable général. Il vous sert de checklist pour passer en revue l’ensemble des lignes à compléter.
Pour mieux visualiser à quoi ressemble un compte de résultat une fois rempli, voici un exemple simple basé sur une petite entreprise fictive :
Postes |
Montants (HT) |
|
| Produits | Chiffre d’affaires |
200 000 € |
Produits financiers |
1 200 € |
|
Produits exceptionnels |
800 € |
|
Total des produits |
202 000 € |
Charges |
Achats de marchandises |
70 000 € |
|
Salaires et charges sociales |
60 000 € |
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Loyer, énergie, assurances |
15 000 € |
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Dotations aux amortissements |
8 000 € |
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Charges financières (intérêts, frais) |
2 500 € |
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Charges exceptionnelles |
500 € |
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Total des charges |
156 000 € |
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Résultat net de l’exercice |
46 000 € |
L’entreprise est donc bénéficiaire avec un résultat net positif de 46 000 €. Son chiffre d’affaires couvre largement ses charges, ce qui traduit une activité rentable. Les charges exceptionnelles et financières restent faibles, ce qui est bon signe pour la stabilité.
Interpréter un compte de résultat ne se limite pas à regarder si le chiffre final est positif ou négatif. Il faut aussi analyser ce qui compose ce résultat, en particulier les trois grands blocs qui le construisent :
Oui, dans la grande majorité des cas, les entreprises doivent établir un compte de résultat. C’est un élément de la liasse fiscale que vous devez transmettre à l’administration dans les 6 mois qui suivent la clôture de l’exercice. Même les entreprises individuelles (EI) sont concernées, sauf si vous êtes en micro-entreprise : dans ce cas, pas de compte de résultat à fournir !
Cela dit, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Si vous relevez du régime réel simplifié d’imposition, vous avez droit à une version allégée : un compte de résultat simplifié, accompagné d’un bilan et d’une annexe tout aussi condensés. Ce régime concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre :
Bon à savoir : Certaines micro-entreprises peuvent aussi choisir ce type de comptabilité si elles sortent du cadre simplifié.
Si vous avez les compétences en interne (par exemple un comptable ou un collaborateur formé), vous pouvez tout à fait établir votre compte de résultat en autonomie. C’est souvent le cas dans les structures qui disposent d’un service administratif bien rodé.
Mais dans la pratique, la majorité des entreprises préfèrent confier cette tâche à un expert-comptable. Et ce n’est pas pour rien : ce professionnel connaît sur le bout des doigts les règles comptables à respecter, y compris les normes internationales comme les IFRS, parfois obligatoires selon votre activité ou votre statut !
Et si vous faisiez équipe avec un expert-comptable qui utilise Dext ? Nous vous aidons à comprendre votre gestion et à devenir acteur de votre comptabilité. Profitez-en pour trouver un expert-comptable qui travaille déjà avec Dext, ou convaincre le vôtre de s’y mettre. Bref, vous devenez un vrai ambassadeur pour simplifier votre compta et gagner un temps précieux !