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Durée de conservation des documents : tout savoir en 2025
Publié le: 12.10.2025

Durée de conservation des documents : tout savoir en 2025

Durée de conservation des documents : tout savoir en 2025

Factures, bulletins de paie, contrats, relevés bancaires : si vous gérez une entreprise, vous en manipulez des dizaines (voire des centaines) chaque mois. Mais une fois classés, que faut-il en faire ? Quelle est la durée de conservation des documents ? Et surtout… pourquoi est-ce si important de respecter ces délais ? Pas de panique ! Dans cet article, on vous explique tout simplement pour vous permettre d’être en règle, de protéger vos droits et de gagner en sérénité face aux contrôles comme aux litiges.

Durée légale de conservation et de prescription : quelle différence ?

Ce sont deux notions qu’on confond souvent, et pourtant, elles ne recouvrent pas tout à fait la même réalité. La durée de conservation des documents correspond à la période pendant laquelle vous êtes tenu de garder un document. C’est une obligation légale, imposée par le Code du commerce, le Code du travail ou encore le Code général des impôts (selon le type de document concerné).

La durée de prescription, elle, désigne le délai pendant lequel une action en justice peut être engagée. En clair, c’est le temps durant lequel quelqu’un peut vous réclamer quelque chose (ou inversement, vous pouvez faire valoir un droit). Et attention : cette durée peut être différente de celle de conservation ! Le délai de prescription démarre à partir du moment où la personne concernée prend connaissance des éléments qui lui donnent le droit d’agir (article 2224 du Code civil). Un petit exemple ? Une facture doit être conservée 10 ans en comptabilité, mais la prescription commerciale est généralement de 5 ans. Cela signifie qu’au-delà de ces 5 ans, on ne pourra plus vous réclamer le paiement… mais vous devrez quand même pouvoir produire la facture en cas de contrôle.

Quelle est la durée de conservation des documents en entreprise ? Liste complète

Documents civils et commerciaux

Ces documents retracent vos relations contractuelles, vos échanges professionnels ou encore la gestion de vos garanties. Ils sont indispensables en cas de litige avec un fournisseur, un client ou un prestataire. Mieux vaut les avoir sous la main !

Type de document

Durée de conservation des documents

Contrats ou conventions conclus dans le cadre d'une relation commerciale, correspondances commerciales (papier ou électronique)

5 ans

Documents bancaires (talons de chèque, relevés bancaires, etc.)

5 ans

Garanties pour les biens ou services fournis au consommateur

2 ans

Contrats conclus par voie électronique avec un consommateur (à partir de 120 €)

10 ans à partir de la livraison ou de la prestation

Contrats d'acquisition ou de cession de biens immobiliers et fonciers

30 ans

Déclarations en douane

3 ans

Polices d'assurance

2 ans à partir de la résiliation du contrat

Documents relatifs à la propriété intellectuelle (dépôt de brevet, marque, dessins et modèles)

5 ans à partir de la fin de la protection

Dossiers d'avocat

5 ans à partir de la fin du mandat

Pièces comptables

Ce sont les fondations de votre comptabilité : journaux, factures, bons de commande… Des documents à garder précieusement, car ils prouvent chaque mouvement financier enregistré dans vos livres.

Type de document

Durée de conservation des documents

Livres et registres comptables : livre journal, grand livre, livre d'inventaire, etc.

10 ans à partir de la clôture de l'exercice

Pièces justificatives : bons de commande, de livraison ou de réception, factures clients et fournisseurs, etc.

10 ans à partir de la clôture de l'exercice

Documents fiscaux

Vos obligations fiscales génèrent de nombreux justificatifs. Ils doivent être conservés pour faire face à d’éventuelles vérifications de l’administration, qui peut revenir jusqu’à 6 ans en arrière. À noter que les délais sont portés à 10 ans si l’administration découvre une activité non déclarée ou hors cadre légal (fraude fiscale, travail dissimulé, absence de déclaration, activité illicite) !

Type de document

Durée de conservation des documents

Impôt sur le revenu (IR) et impôt sur les sociétés (IS).

6 ans

Bénéfices industriels et commerciaux (BIC), bénéfices non commerciaux (BNC) et bénéfices agricoles (BA) en régime réel.

6 ans

Impôts directs locaux (taxes foncières, etc.)

6 ans

Cotisation foncière des entreprises (CFE) et cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)

6 ans

Taxes sur le chiffre d'affaires (TVA et taxes assimilées, impôt sur les spectacles, taxe sur les conventions d'assurance, etc.)

6 ans

Documents sociaux (sociétés commerciales)

Ils témoignent de la vie juridique de votre société : statuts, procès-verbaux, rapports… Ces documents sont souvent demandés en cas de modification de l’entreprise ou de vérification du respect des règles de gouvernance.

Type de document

Durée de conservation des documents

Comptes annuels (bilan, compte de résultat, annexes...)

10 ans à partir de la clôture de l'exercice

Statuts d'une société, d'un GIE ou d'une association (si nécessaire, pièces modificatives des statuts)

5 ans à partir de la perte de personnalité morale (ou radiation du RCS)

Traités de fusion et autres actes liés au fonctionnement de la société (y compris les documents de la société absorbée)

5 ans

Registres de titres nominatifs, registres des mouvements de titres, ordres de mouvement, registres des procès-verbaux d'assemblées et de conseils d'administration

5 ans à partir de la fin de leur utilisation

Rapports du gérant ou du conseil d'administration

3 derniers exercices

Rapports des commissaires aux comptes

3 derniers exercices

Gestion du personnel

En cas de contrôle de l’URSSAF, de litige prud’homal ou de vérification des cotisations, ces documents sont essentiels. Ils permettent de prouver la conformité de vos pratiques RH et sociales.

Type de document

Durée de conservation des documents

Bulletins de paie (double papier ou électronique)

Le double du bulletin de salaire est conservé pendant 5 ans par l'employeur, avec disponibilité du bulletin de paie sous forme électronique pendant une durée de 50 ans

Registre unique du personnel

5 ans à partir du départ du salarié

Documents concernant les contrats de travail, salaires, primes, indemnités, soldes de tout compte, régimes de retraite

5 ans

Documents relatifs aux charges sociales et à la taxe sur les salaires

3 ans

Comptabilisation des jours de travail des salariés sous convention de forfait

3 ans

Comptabilisation des horaires des salariés, des heures d'astreinte et de leur compensation

1 an

Observations ou mises en demeure de l'inspection du travail, vérifications et contrôles du comité social et économique (CSE)

5 ans

Déclarations d'accident du travail auprès de la caisse primaire d'assurance maladie

5 ans

Pourquoi respecter la durée de conservation des documents ?

Respecter la durée de conservation des documents n’est pas seulement une obligation réglementaire : c’est aussi un véritable atout pour votre entreprise. En pratique, cela vous sert à :

  • Faire valoir vos droits plus facilement : rien ne vaut un document écrit pour prouver que vous êtes dans votre bon droit, surtout si vous devez justifier un accord, un versement ou une relation contractuelle.
  • Montrer que vous avez respecté vos obligations : face à l’administration fiscale, à l’Urssaf ou à un partenaire commercial, pouvoir sortir une facture, un relevé ou un courrier daté peut faire toute la différence.
  • Donner une “date certaine” à un paiement ou un engagement : une preuve écrite (reçu, virement, facture acquittée) permet de dater officiellement un règlement, ce qui peut être précieux en cas de litige.
  • Appuyer vos arguments en cas de désaccord : parfois, vous n’avez pas de contrat signé ou de preuve formelle. Mais un échange de mails, un relevé bancaire, une télécopie ou une facture peuvent constituer ce qu’on appelle un “commencement de preuve par écrit”. C’est donc un document qui rend crédible votre version des faits.

Bon à savoir : même si un document n’a pas de valeur contractuelle, il peut renforcer votre position. C’est pourquoi il est toujours utile de conserver vos échanges écrits, surtout dans les dossiers sensibles.

Faut-il conserver ses documents plus longtemps ?

La durée de conservation des documents mentionnée correspond aux périodes minimales : ces durées couvrent les cas où vous pouvez faire valoir un droit (comme une demande de remboursement), mais aussi ceux où l'on pourrait vous adresser une réclamation, par exemple pour un paiement en retard.

Cela dit, rien ne vous empêche de les conserver plus longtemps, surtout si vous souhaitez vous prémunir en cas de litige ! En effet, la durée de conservation des documents ne couvre pas toutes les situations juridiques. Ils peuvent être prolongés en cas d’interruption ou de suspension de la prescription. 

Par exemple, lorsqu’un individu est mineur, certains délais ne débutent qu’à sa majorité. Enfin, un même document peut servir de preuve dans des contextes très variés : mieux vaut donc jouer la carte de la prudence.

Sous quelle forme conserver les documents de l’entreprise ?

Faut-il garder l’original ou une copie ?

Lors d’un litige, il arrive qu’une entreprise n’ait plus le document original à présenter. Dans ce cas, il est possible de fournir une copie à condition que celle-ci soit exacte, fidèle et durable (c’est-à-dire non modifiable). Ce sera ensuite au juge d’apprécier si cette copie est recevable comme preuve.

Bon à savoir : pour certains documents spécifiques (comme les lettres ou factures émises à l’occasion d’une vente), une copie peut suffire. Mais pour tous les autres documents pouvant être demandés par l’administration fiscale, c’est l’original qui est concerné par la durée de conservation des documents.

Support papier ou version numérique : que dit la loi ?

Maintenant que vous en savez plus sur la durée de conservation des documents, prenons le temps d’aborder la question des formats. Les documents comptables et juridiques peuvent être conservés en format papier ou électronique. Ce qui compte, c’est que :

  • l’auteur du document puisse être identifié ;
  • et que son contenu soit conservé de manière fiable et infalsifiable.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le livre-journal et le livre d’inventaire peuvent être tenus de manière entièrement numérique, à condition qu’ils soient numérotés, datés et sécurisés dès leur création.

Conservation des fichiers numériques : pendant combien de temps ?

Si un document est créé ou reçu sous forme informatique, vous devez le garder au format numérique pendant au moins 3 ans, durée de conservation des documents pendant laquelle l’administration fiscale peut engager un contrôle. Ensuite, vous pouvez le stocker sur le support de votre choix (papier ou numérique), à condition de le conserver encore 3 années supplémentaires.

Comment bien organiser vos documents pour respecter les délais de conservation ?

Avoir les bons documents, c’est une chose. Pouvoir les retrouver facilement pendant toute la durée de conservation des documents, c’en est une autre ! Pour éviter de perdre un temps fou (ou de paniquer en cas de contrôle), mieux vaut mettre en place une organisation simple mais efficace : 

  • Classez vos documents par catégorie (factures, contrats, paie, etc.) et par année pour un accès rapide
  • Nommez clairement vos fichiers numériques avec une logique simple : Facture_Client_Mai2024.pdf, par exemple.
  • Utilisez un code couleur ou un système de dossiers pour les formats papier : c’est tout bête, mais redoutablement efficace.
  • Sauvegardez régulièrement vos fichiers, sur un cloud sécurisé ou un disque dur externe.
  • Faites le tri une fois par mois : prenez 15 minutes pour classer les nouveaux documents et supprimer les doublons.

Quels sont les risques si vous ne respectez pas la durée de conservation des documents ?

Risques fiscaux et redressements

Si l’administration fiscale vous contrôle et que vous ne pouvez pas produire les documents demandés (factures, journaux comptables, déclarations…), elle peut considérer que vous n’avez pas respecté vos obligations concernant la durée de conservation des documents. Résultat ? Vous risquez :

  • un redressement fiscal basé sur une estimation de vos recettes (souvent peu favorable) ;
  • des pénalités pour défaut de comptabilité ;
  • des intérêts de retard sur les montants dus.

Et dans les cas les plus graves, si elle soupçonne une dissimulation volontaire, des sanctions pénales peuvent aussi entrer en jeu.

Perte de vos droits

Sans document pour prouver une vente, un règlement ou un accord, vous pourriez perdre un droit. Par exemple :

  • ne pas pouvoir réclamer un paiement ;
  • ne pas pouvoir faire valoir une garantie ;
  • ou encore perdre un litige, faute de preuve suffisante.

Doutes en cas de litige social ou commercial

Face à un ancien salarié, un client mécontent ou un fournisseur en désaccord, vos documents sont vos meilleurs alliés. Contrat, bulletin de paie, e-mails : tous ces éléments vous permettent de démontrer que vous avez respecté vos engagements. S’ils ont disparu, c’est votre parole contre la leur, et ce n’est pas toujours en votre faveur !

Envie d’y voir plus clair dans vos papiers ? Dext vous simplifie la vie.

Respecter la durée de conservation des documents, c’est un peu comme construire les fondations d’une maison solide : invisible au quotidien… mais indispensable quand les choses se compliquent. En respectant ces délais, vous sécurisez votre activité, vous évitez les mauvaises surprises en cas de contrôle, et vous vous donnez les moyens d’agir en toute sérénité.

Mais on le sait : quand on est une petite entreprise, on a rarement le temps (ou l’envie) de jongler avec les papiers, les classeurs, les sauvegardes. C’est pourquoi Dext a décidé de s’adresser directement aux TPE et aux PME dès 2025, avec une ambition simple : vous donner les clés pour mieux piloter votre activité, tout en valorisant votre rôle auprès de votre expert-comptable.

Que vous gériez déjà votre compta ou que vous commenciez à mettre de l’ordre dans vos documents, Dext vous accompagne pas à pas. Et si demain, c’était vous qui recommandiez à votre comptable un outil taillé pour les pros comme vous ?