Chez Dext, nous avons organisé le 12 décembre 2024 une émission sur les tendances en expertise comptable pour 2025. Les débats entre Boris Sauvage (CNOEC), Laurie Stromboni (CJEC), Régis Samuel (MyUnisoft) et Florent Dujardin (Dext France) ont notamment porté sur l’actualité et l’impact de la facturation électronique 2026… pour 2025. En effet, dès 2026, toutes les entreprises en France devront s’organiser pour recevoir des factures électroniques de leurs fournisseurs. L’enjeu c’est donc de se préparer dès 2025. Nous vous donnons ici un résumé des échanges, tant sur le plan de l’état des lieux que des actions concrètes à déployer dans vos cabinets et chez vos clients.
Chaque année voit des décisions gouvernementales impacter la réforme de la facture électronique obligatoire. Après le changement de calendrier en 2023, c’est le portail public de facturation qui a fait l’objet d’annonces en octobre dernier. La limitation du PPF à deux opérations précises, annuaire et concentrateur de flux, va-t-elle bouleverser le traitement de la facturation électronique ?
Les échanges autour de l’évolution du PPF conduisent aux constats suivants :
Quelques extraits des propos tenus par les intervenants :
“Finalement la disparition du PPF, c’est plus facile, car il n’y a pas de choix entre OD, PPF et PDP. On est obligé d’utiliser une PDP. Les éditeurs de logiciels n’ont pas de question à se poser non plus. C’est un peu plus simple pour tout le monde”.
Florent Dujardin.
“On a voulu acter le rôle citoyen de l’Ordre et montrer qu’on allait laisser personne sur le bord du chemin au niveau de la facture électronique. Car, c’est une condition essentielle pour que le projet fonctionne et réussisse”.
Boris Sauvage.
Selon le CEG, 90 % des entreprises n’évoquent jamais la facture électronique avec leur cabinet comptable. Or, les intervenants à l’émission du 12 décembre soulignent qu’il est pourtant le premier conseiller du dirigeant. La marche à franchir reste haute en matière de communication. Les bonnes informations autour de l’obligation de facturation électronique semblent ne pas atteindre suffisamment les entreprises.
Une pédagogie importante reste nécessaire auprès des entrepreneurs. Entre ceux qui ne sont absolument pas informés et ceux qui trouvent la nouvelle loi lointaine, l’avancée concrète de la réforme demeure floue.
Les atouts de la facturation électronique semblent encore méconnus en entreprise : efficacité, réduction des coûts, exhaustivité de la transmission des pièces, archivage. etc. Ce sont des avantages sérieux, tant pour le cabinet que pour l’entrepreneur. Ils devraient supplanter les seules obligations que comporte la loi.
Pourtant l’expert-comptable reste le conseiller de proximité et de confiance ! Et, comme le dit Florent Dujardin “il y a une urgence pour les cabinets à se poser comme le sachant qui va expliquer les choses à l’entreprise et qui va être le point de référence. L’objectif c’est que le client parle à son expert-comptable dès qu’il a une question sur la facture électronique. Alors c’est gagné.”
À la question posée lors du webinaire sur le premier bénéfice attendu pour la facture électronique, 61 % des participants répondent “la simplification des process”. 19 % espèrent une meilleure conformité fiscale. Et seulement 20 % pensent disposer de plus de données actionnables pour conseiller leurs clients.
Ces chiffres montrent que la dématérialisation reste très partielle dans les faits. Or, ce ne sont pas les arguments pour changer de logiciel de facturation qui manquent ! En effet, sans l’e-invoicing et l’e-reporting, les plateformes de dématérialisation devraient déjà être en mesure de rationaliser les processus. L’intégration de la facture électronique dans les priorités du cabinet reste insuffisante. Pourtant, vu les chantiers organisationnels internes, comme chez les clients, le passage à l’action en 2025 s'impose.
D’ailleurs, Laurie Stromboni s’exclame :
“Chez les jeunes, on attend que ça, que la facture électronique arrive et qu’on puisse être libérés d’une partie de ces échanges-là. Et si ce n'est pas la facture électronique en elle-même qu’on attend, ce sont les étapes d’après. Donc oui, il y a urgence”.
Selon un sondage récent sur LinkedIn, 47 % des participants pensent que le choix de la PDP et son intégration dans les outils existants reste le principal obstacle pour la facture électronique. 37 % avancent aussi la formation insuffisante des collaborateurs.
Pourtant nous sommes fin 2024 ! Les différents reports de la réforme ont des conséquences négatives. Or, d’autres écueils organisationnels, au-delà du choix de la PDP, attendent les cabinets :
Alors, quelles actions réaliser en 2025 pour être prêt chez chaque client en 2026 ? Cette émission que nous avons organisée chez Dext vous aide à dégager plusieurs axes de travail, dans le cabinet comme auprès des entreprises.
Les choses s'accélèreront quand les grandes entreprises communiqueront auprès de leurs clients en vue de l’échéance de 2026. Encore faut-il que l’expert-comptable reste top of mind chez son client ! En effet, d’autres prestataires, comme les banques, sont à l'affût. Les experts-comptables doivent impérativement communiquer en 2025.
Ils sont moteurs pour passer les bons messages en 2025 et mettre en avant les avantages de la dématérialisation des factures. Ce sont les mieux placés pour démystifier la réforme et pour rassurer leurs clients. Cette tendance était déjà identifiée pour l’année 2024. Demandez-vous quel chemin vous avez parcouru depuis janvier sur le sujet et mesurez ce qu’il vous reste à accomplir.
Pour rendre plus fluide le passage à la facture électronique, rien de mieux que d’accroître l’utilisation des plateformes dès maintenant. Ainsi, la transition agit en douceur et la transformation digitale se met en marche sereinement.
Pour conclure sur ce point, sur l’urgence à avancer, laissons le mot à Boris Sauvage :
“Il faut se poser la question et y aller dès maintenant. Car, de l'automatisation sur des process qui ne fonctionne pas, ce sera pire que tout. Quand on voit les urgences qu’il y a et aussi les attentes, la question est : pourquoi on attend finalement” ?
Les échanges mettent en évidence un besoin d’aide et de formation des cabinets pour déployer la réforme chez eux et chez leurs clients. L’Ordre des experts-comptables propose des outils, notamment une méthodologie pour établir la cartographie des flux.
Les éditeurs souhaitent aussi accompagner leurs clients, les cabinets, dans de telles démarches opérationnelles en 2025. Le fait de choisir la plateforme PDP du cabinet, avec des fonctionnalités riches et en phase avec les besoins, y contribue. D’ailleurs, chez Dext, nous pensons que le changement peut arriver très vite, même en début d'année… et il peut même aider à sauver votre période fiscale !
Les cabinets doivent en particulier faire évoluer leur organisation. Le changement de posture des collaborateurs en matière de tenue comptable s’impose :
Régis Samuel explique : “on est quand même dans une vision différente du métier de l’expertise comptable. On va devenir des acteurs autour des flux et des évènements. Il faut se remettre en question dans l’organisation même des cabinets pour être adapté au traitement des flux. Aujourd'hui, c’est la comptabilisation de la facture, demain ce sera le pilotage des statuts de cette facture”.
Voilà plus de deux ans que la facture électronique fait partie des tendances majeures de l’année à venir. Mais dans les faits, avez-vous beaucoup progressé ? Quelle place donnez-vous à ce projet pour 2025 dans votre cabinet ? Quelle action concrète allez-vous lancer dès janvier prochain ? Pour accélérer la facture électronique, rien de mieux que d’inciter les clients à dématérialiser leurs données et documents. Plus d’un million d’utilisateurs ont déjà choisi Dext. Et vous ? Envie d’essayer ?