Un exemple de mise en place de la facturation électronique chez Dext : l’Australie

Un exemple de mise en place de la facturation électronique chez Dext : l’Australie

Comme de nombreux pays partout dans le monde, l’Australie aussi se frotte à la mise en place de la facture électronique depuis ces dernières années. C’est un exemple que nous vous proposons de découvrir. Quels sont les enjeux de la réforme et les étapes de la transformation digitale australienne ? En quoi ce déploiement comporte-t-il des similitudes avec la France ? Qu’est-ce qui se fait vraiment différemment ?

Dext est implanté en Australie et apporte sa solution à la facture électronique locale. Nous avons donc échangé avec nos équipes basées à Sydney afin de répondre à toutes ces questions.

1 – Le contexte de la facturation électronique en Australie

La mise en place de la facture électronique s’avère assez récente en Australie dans la mesure où les travaux ont débuté en 2018 seulement.

Une réforme de la facturation initiée en 2018 conjointement avec la Nouvelle-Zélande

Ces deux grands pays d’Océanie ont démarré leurs travaux sur le sujet de la dématérialisation en 2018. Ils ont conclu un accord de facturation électronique appelé l’Australia and New Zealand Government Electronic Invoicing Arrangement. Afin d’inciter les entreprises à adopter la dématérialisation, plusieurs actions gouvernementales ont été lancées.

Un déploiement qui présente des similarités avec la réforme de la facture électronique en France

En partie obligatoire et en partie incitative, la réforme australienne peut se comparer en quelque sorte au déploiement et au calendrier français.

Mise en place de la facture électronique obligatoire pour les flux B2G

En France, toutes les entreprises qui émettent des factures à destination de clients du secteur public doivent respecter le format numérique depuis début 2020. 

L’Australie a fait aussi le choix de rendre possible la réception des factures électroniques par le gouvernement, pour les transactions Business to Government (B2G) depuis juillet 2022. Toutefois, concrètement, la mise en place se réalise selon des calendriers propres à chaque État australien.

L’Australian Tax Office a souhaité œuvrer en ce sens, notamment parce que le traitement manuel de documents au format papier devenait inefficace pour les contrats gouvernementaux.

Fort encouragement gouvernemental du secteur B2B pour adopter la facturation électronique en Australie

Pour la facture électronique entre les entreprises, le choix de l’Australie consiste pour le moment à encourager sans contraindre. En réalité, la réforme vient de l’administration fiscale, et non pas du gouvernement, ce qui explique l’absence d’obligation. Les instances gouvernementales incitent toutefois fortement les entreprises. Elles mettent en avant les avantages comme la réduction des délais de paiement pour le cycle des achats fournisseurs.

Par comparaison, la France prévoit un calendrier d’application obligatoire. Toutefois, du fait du report de la réforme, le laps de temps important entre 2023 et 2026 devrait conduire à une phase de mise en place facultative. Ainsi, chez nous aussi, les entreprises sont encouragées à adopter la dématérialisation sans attendre. D’ailleurs une période de test sur le plan de l’opérabilité est prévue pour 2025.

2 – Les caractéristiques du fonctionnement de la facture électronique australienne

L’Australie impose la transmission des factures électroniques par le réseau Peppol. Voici ce que cela signifie.

Le choix de Peppol

L’Australie a opté pour Peppol pour la gestion des échanges de factures électroniques. Peppol signifie Pan European Public Procurement On Line. Comme nous l’avons expliqué dans notre article sur l’actualité de la facture électronique au printemps 2024, ce réseau favorise les échanges sécurisés internationaux. Le fonctionnement de l’interopérabilité au travers de Peppol exige de passer par des points d’accès sécurisés (PAS).

Modalités australiennes pour mettre en place la facture électronique

Pour recevoir des factures au format électronique, une structure australienne doit s’inscrire à ce réseau Peppol en communiquant son numéro d’entreprise australien (ABN). Chaque professionnel choisit ensuite sa solution pour émettre ses factures électroniques : techniquement, une entreprise ne doit pas nécessairement être inscrite au réseau PEPPOL pour envoyer une facture électronique. Si le logiciel de facturation choisi est lui-même connecté, une entreprise pourra alors envoyer une e-invoice, en respectant un certain nombre de champs obligatoires à renseigner.

3 – Adoption de la réforme australienne et adhésion à la mise en place de la facturation électronique

Les chiffres parlent d’eux-mêmes en matière d’enjeu australien pour la dématérialisation dans les entreprises. Ce sont 1,2 milliard de factures qui s‘échangent chaque année. Le coût moyen du traitement d’une facture manuelle est estimé à 30 $ alors qu’au format électronique, il s’élève à 12 $. Le développement du numérique devrait fortement structurer et simplifier les transactions commerciales dans ce pays.

Des experts-comptables et des entreprises encore insuffisamment informés et impliqués

Malgré des encouragements gouvernementaux, le pays fait face à un déficit de communication et d’engagement au niveau des entreprises et des experts-comptables. Toutefois, la dématérialisation progresse avec 130 000 structures inscrites à Peppol sur un total de 2,6 millions éligibles. Notez cependant que l’inscription au réseau ne signifie pas forcément émission effective de factures électroniques.

Probablement que l’Australie finira par rendre obligatoire la facturation électronique pour les entreprises. C’est toujours en discussion à cette heure.

Une digitalisation des factures grandissante avec de nouveaux acteurs concurrents des experts-comptables

Le cas de l’Australie a été évoqué lors du dernier congrès des experts-comptables français en septembre 2023. En effet, de nombreux cabinets australiens n’ont pas pris le train suffisamment tôt. Ils en subissent déjà les conséquences. La forte adhésion à la facture électronique via des plateformes de services ainsi que des éditeurs de logiciels a accru la concurrence.

Par exemple, l’éditeur de logiciel de comptabilité XERO inclut nativement un format e-invoice lors du traitement des factures. L’enjeu c’est l’exploitation des données et l’open data ! Les cabinets qui n’ont pas franchi le pas de la dématérialisation perdent en rentabilité ou en chiffre d’affaires.

Le report de la réforme en France ne doit pas conduire aux mêmes conséquences. Les experts-comptables doivent continuer de communiquer auprès des entreprises efficacement afin de les inciter à la mise en place de la facturation électronique sans attendre la date ultime.

Une incitation à la facture électronique sans réelle obligation ou sanction

Une entreprise australienne peut demander à son fournisseur d’émettre une facture électronique en respectant un calendrier de mise en place. Dans les faits, si cette société n’est pas en mesure de répondre positivement, la loi ne prévoit aucune sanction. Ce n’est donc pas une réelle obligation !

Notons enfin que l’e-reporting n’existe pas en Australie, ce qui n’aide pas l’implémentation de cette réforme. L’absence de contrainte légale réduit l’incitation pour les entreprises à adopter ce système, diminuant ainsi les bénéfices potentiels tels que la réduction des coûts administratifs et l’amélioration de l’efficacité des transactions.

4 – Comment opère Dext en tant qu’acteur de la dématérialisation des factures en Australie ?

En Australie, Dext fait preuve de capacité d’adaptation, pour apporter des solutions simples et qui répondent parfaitement aux obligations locales. Ainsi, Dext se présente comme un intermédiaire, apte à réaliser le traitement des factures afin de les intégrer au grand livre comptable.

Similarité de l’offre de Dext en Australie et en France 

Ce mode de fonctionnement choisi par Dext en Australie est le même en France : 

  • agir en tant qu’opérateur de dématérialisation (OD) ;
  • tout en ayant la capacité de traiter toutes les demandes, afin de recevoir, interpréter et rediriger les factures, sans transformer les formats de base ;
  • proposer pour ceux qui le souhaitent un partenariat avec une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP).

Dext figure sur les listes d’outils certifiés par le gouvernement australien

L’ATO est l’autorité australienne qui maintient à jour la liste des outils et logiciels certifiés pour la facturation électronique. Dext Software Pty Ltd y figure avec son application Dext Prepare pour les fonctionnalités : 

  • Accounts payable (factures fournisseurs) ;
  • Automation (automatisation des écritures) ;
  • On line web portail (portail en ligne).

C’est la garantie pour les entreprises locales que l’outil Dext permet de les connecter au réseau Peppol pour récupérer et traiter les factures entrantes en provenance de leurs fournisseurs.

Adaptation de Dext au process de facturation électronique australien… et français

En Australie, Dext extrait automatiquement les lignes de chaque facture, ce qui évite de devoir récupérer des données supplémentaires ultérieurement. En outre, Dext travaille actuellement sur des projets de développement pour encore mieux répondre aux demandes dans le pays. C’est le cas notamment sur les aspects des validations et des autorisations. L’aspect autorisation constitue un des risques majeurs identifiés, d’où l’intérêt pour les développeurs de Dext de les contrer.

En Australie comme en France, convaincu de l’utilité de la réforme, Dext avance dans le processus, et cherche toujours à apporter des outils et fonctionnalités, même sans avoir d’obligation de le faire. En outre, en adoptant Dext, les cabinets et entreprises bénéficient d’une batterie de fonctionnalités complémentaires autour de la dématérialisation : auto-catégorisation des opérations, paramétrage de règles fournisseurs, gestion de l’archivage, etc.

Volumes de factures traités par l’application Dext dans les entreprises australiennes

La quantité de factures électroniques reçues par rapport au format classique reste cependant anecdotique. Nous parlons ici de moins de 1%, sur un volume total d’environ 20 millions de factures traitées par an sur le territoire Australien. La difficulté majeure réside principalement dans le manque de communication par le gouvernement envers les entreprises.

Notons quand même que depuis la mise en place de l’e-invoicing, le volume augmente d’environ 6% d’année en année. Cela souligne un intérêt croissant pour la réforme, sous l’impulsion des éditeurs de logiciels qui croient aux bénéfices de la réforme. 

L’exemple du déploiement progressif de la facture électronique en Australie est riche d’enseignement. Malgré un désintérêt initial des entreprises, Dext a su s‘adapter afin de proposer des solutions pour la gestion des flux dématérialisés de factures conformément à la réglementation en vigueur dans ce pays. Nous procédons de la même manière en France : nous anticipons l’échéance de 2026 ou de 2027 pour les TPE et PME. Nous sommes prêts. Qu’attendez-vous de votre côté ?

Téléchargez notre guide pratique sur la facture électronique et lancez le projet !

Articles recommandés