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Les 3 tendances en expertise comptable pour 2026
Publié le:22/12/2025
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Les 3 tendances en expertise comptable pour 2026

Les 3 tendances en expertise comptable pour 2026

Voilà que 2026 va bientôt pointer le bout de son nez. Dext a organisé le 9 décembre dernier sa traditionnelle table ronde sur les tendances en expertise comptable pour 2026. Virginie Roitman (Présidente de l’OEC Paris Île-de-France) et Dominique Périer (président de FIDUNION et chargé des grands projets numériques à l’OEC) y représentent la profession. Les éditeurs sont également présents avec Éric Choteau-Laurent (Président d’ACD et du Village Connecté) et Florent Dujardin (DG de Dext France).

Les échanges ont porté sur l’expert-comptable face à la facturation électronique, la nouvelle forme d’IA avec les agents intelligents, ainsi que le modèle économique de l'expertise comptable. Voici un concentré des réflexions qui ont émergé.

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Première tendance en expertise comptable pour 2026 : la facturation électronique

Si une année doit mettre la facturation électronique au premier plan des tendances de l’expert-comptable, c’est évidemment 2026.

Un besoin d’intensification du projet facture électronique en cabinet

Tous nos experts ont fait part de leur sentiment sur l’état d’avancement du projet dans les cabinets. Il en ressort, à la veille d’une nouvelle période fiscale, la nécessité d'intensifier les analyses, cartographies et communication dès début janvier. Sinon, les vacances du mois d’août risquent de passer à la trappe dans les petits cabinets, comme l’explique Florent Dujardin.

Dominique Périer pense que c’est un levier à exploiter, car cette époque de l'année correspond aussi à un moment plus intense d’échanges avec les clients. C’est l’occasion d'en profiter pour parler de la réforme. Car, selon lui : « Le schéma classique d’hibernation des cabinets pendant la période fiscale constituerait un risque majeur. »

Un recentrage sur les fondamentaux de la réforme en attendant les tests de PA

Comme le rappellent nos experts-comptables, la campagne publicitaire nationale du CNOEC comportait un slogan « il est urgent d’attendre ». Ainsi, le choix de la plateforme agréée n’est pas prioritaire pour le déploiement de la réforme. Virginie Roitman et Dominique Périer expliquent qu’il est difficile de choisir quelque chose que personne à fin décembre ne peut encore tester.

Les éditeurs représentés par Éric Choteau-Laurent et Florent Dujardin apportent aussi leur vision sur les plateformes de facturation électronique et les solutions compatibles. D’une part, ils rappellent le calendrier des tests et le fait que 8 PA agréés provisoirement ont passé les tests avec succès. Les cabinets pourront réaliser leurs essais et tests pratiques en février.

D’autre part, ils soulignent l'importance des choix informatiques en amont de la PA, soit au niveau des SC, les solutions compatibles (avec des PA). Ce sont en effet ces outils de facturation sortante ou entrante, comme Dext, qui se connectent aux plateformes. Ces outils existent déjà et chaque cabinet peut s’interroger sur son niveau de satisfaction.

L’urgence pour les cabinets est de réaliser rapidement les actions suivantes :

  • segmenter le portefeuille client ;
  • analyser les cartographies de flux dans chaque entreprise ;
  • former les collaborateurs et les sensibiliser de façon concrète ;
  • informer les clients.

2e tendance comptable : intensification de l’IA et arrivée de l’IA agentique avec ses agents intelligents

Comme chaque année depuis 2022, l’intelligence artificielle en comptabilité s’invite à la fête pour la nouvelle année. 2026 n’y déroge pas.

Évolution des fonctionnalités IA de demain avec l’IA agentique

Florent Dujardin explique les différentes vagues successives de technologies à base d’IA. Après l’IA prédictive (explorée par Dext pour du machine learning et de la comptabilité automatisée), l’IA générative a fait son apparition pour le grand public en 2022. La troisième catégorie arrivera dans les cabinets d’expertise comptable en 2026. C’est l’IA agentique avec ses agents intelligents. Il s’agit ici de leur faire réaliser des actions, seuls, en toute autonomie.

Un degré d’utilisation de l’IA en cabinet qui doit et qui va se renforcer

Nos experts-comptables, Virginie Roitman et Dominique Périer, expliquent que l’usage de l’IA reste modéré et souvent limité à ChatGPT. Ils ajoutent que les cabinets n’ont pas encore digéré cette technologie et que la formation doit être renforcée.

Pour autant, comme le dit Virginie, elle en attend bien davantage. Par exemple, à quand l’IA pour la révision des dossiers ? Pour établir une 2058 A ? Pour bâtir des scénarios de prédiction basés sur le passé en matière de trésorerie ?

Elle compare pour le moment l’IA générative de ChatGPT à un « amuse-bouche sympathique pour faire entrer le cabinet dans l’ère de l’IA ».

Des développements de logiciels qui intègrent nativement l’intelligence artificielle

Florent Dujardin confirme que l’IA agentique sera une tendance forte pour 2026. Les outils en cabinet comprendront des fonctionnalités avec des automatismes confiés à des agents intelligents. Dext est en train de tester, par exemple, le comportement des collaborateurs en cabinet pour orienter des actions d'automatisation en matière d’imputation comptable.

Éric Choteau-Laurent ajoute que le métier de développeur de logiciel évolue aussi avec l’IA. 

« Jusqu’à maintenant, on avait une solution et on faisait des fonctions IA. C’est en train de s’inverser. Désormais, on s’appuie sur l’IA pour développer des logiciels ».

Il explique que cela va induire un autre fonctionnement économique dans les choix de développement par les éditeurs. L’intelligence artificielle se montre très gourmande en ressources. L’objectif des éditeurs consiste alors à choisir les agents IA les plus performants sur le plan du rapport qualité-prix afin de réduire le montant de la facture.

En outre, sur le plan de la sécurité, ces deux experts ont détaillé comment désormais les logiciels intègrent, ou vont intégrer nativement l’IA, afin de sécuriser les données. Il ne s’agit pas ici de faire exploiter un FEC à un LLM externe, mais bien d'intégrer les algorithmes directement dans les fonctionnalités, avec anonymisation systématique, par exemple, des comptes de tiers.

Exemples d’agents intelligents présents dans les logiciels de l’expert-comptable en 2026

Lors de la table ronde, les experts ont cité des exemples concrets d’IA agentique en cabinets d’expertise comptable. Devraient arriver notamment bientôt :

  • les imputations comptables basées sur l’analyse comportementale ;
  • l’automatisation des relances clients ;
  • les règles comptables sans intervention du collaborateur ;
  • la création de fiches d’immobilisations et des plans d’amortissement.

Et plus tard, comme l’explique Éric Choteau-Laurent, le collaborateur bénéficiera d’une nouvelle expérience utilisateur : il pourra ouvrir son application comptable sur une page blanche et converser avec l’agent intelligent. Ce mode de fonctionnement existe déjà pour la gestion de la supply chain.

3e tendance : l'émergence de la financiarisation et d’un nouveau modèle économique

Avec ces évolutions technologiques fortes, la facturation électronique et l’intelligence artificielle, 2026 ouvre une nouvelle ère en matière de business model. Parmi les schémas qui émergent depuis quelques années, citons la financiarisation. Elle concerne plutôt les cabinets les plus importants. Pour autant, l’immense majorité, soit ceux de moins de dix collaborateurs, devrait aussi tirer leur épingle du jeu. Ils se trouvent devant un nouveau modèle économique à repenser également.

Nouveau modèle économique en expertise comptable : la financiarisation pour les plus grands cabinets

Ce phénomène s’intensifie. La tendance demeurera en 2026, avec les enjeux d’un métier profondément remanié sur le plan des missions. La financiarisation correspond à l’intervention de fonds d'investissement, le capital equity, dans le financement des cabinets, à la place des organismes bancaires classiques.

Ces fonds s’intéressent au métier. Ils tablent sur des gains de productivité à venir (grâce à la digitalisation et à l’IA) ainsi que sur la valorisation économique de nouvelles missions. Les experts présents à la table ronde s’accordent à dire que c’est une bonne nouvelle et un signe d'attractivité de la profession.

Comme s’exclame Dominique Périer :

« Qu’on ait confiance en nous, c’est toujours une bonne nouvelle, cela rassure. »

Un private equity qui s’intéresse aussi aux éditeurs de logiciels

Florent Dujardin explique sa vision de l’intérêt que ces fonds portent également aux éditeurs. Il évoque l’importance que prend l’acquisition client, avec la notion fondamentale de confiance, ainsi que l’évolution du business model traditionnel.

De son point de vue, le nouveau schéma peut conduire un entrepreneur à choisir lui-même son outil et, parfois, c’est cet outil qui lui recommandera un expert-comptable.

« Ce qui coûte cher, c’est la confiance, l’acquisition client. Or, si on achète un portefeuille avec des clients qui font déjà confiance, c’est positif. »

Le débat se poursuit avec des avis différents sur la manière dont la relation client doit fonctionner dans le futur. Notamment, Dominique Périer affirme que c’est l’expert-comptable qui détient la relation client et qu’il doit la conserver.

Conséquences positives et négatives de l’arrivée des fonds d’investissement dans l’expertise comptable

Nous vous laissons écouter le replay de cette émission. Vous découvrirez les impacts à la fois positifs et négatifs que la financiarisation apporte dans le secteur. Éric Choteau-Laurent explique comment ce phénomène contribue à maintenir le nombre de cabinets d’expertise comptable. Ainsi, il limite finalement la concentration. Les échanges se poursuivent autour de la stratégie de ces 80 % de petits cabinets, soit ceux qui ne sont pas concernés par les fonds d’investissement.

Quel modèle économique pour tous les petits cabinets exclus de la financiarisation ?

Tous les professionnels qui ont participé à la table ronde entrevoient un avenir radieux pour ces petits cabinets s’ils relèvent des défis :

  • Parvenir à bâtir une vraie stratégie d’entreprise, avec une offre différenciée, voire de la spécialisation ou une orientation sur un marché de niche.
  • Se former à la vente et repenser leur offre de conseil.
  • Se former aux nouvelles technologies pour apporter davantage de valeur aux clients, avec l’IA et de nouveaux processus.

Toutes ces tendances laissent entrevoir un avenir passionnant et riche pour les cabinets qui prennent le train technologique et adoptent leur stratégie à ce nouveau contexte. Chez Dext, nous sommes fiers de vous annoncer l’obtention de l’agrément définitif de notre plateforme agréée, ce jeudi 11 décembre. Nous poursuivrons nos efforts en 2026 pour toujours simplifier la vie de vos collaborateurs et des entreprises. Vous souhaitez écouter les échanges de cette table ronde du 9 décembre dernier ?

Revoir l'émission complète